Trois suggestions sont sorties du dialogue national bouclé hier. En effet, au-delà de la date du 2 juin retenue pour la Présidentielle, les travaux en commission notamment celle en charge des questions politiques et dirigée par le ministre de l’Intérieur, Me Sidiki Kaba, ont coupé la poire en deux concernant le processus électoral. En ce sens, il a été proposé de garder la liste des 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel. Mais, le sort des candidats dits spoliés va être réétudié avec la possibilité de les réintégrer.
Parmi eux, le cas de Karim Wade a fait l’objet d’une concertation.
Pour rappel, la candidature de Karim Wade, validée dans un premier temps, a été finalement rejetée à cause de sa double nationalité par le Conseil constitutionnel.
Avis d’expert
Sur ce point précis, Pr Amath Ndiaye, maître de conférences titulaire en droit public à l’UCAD, prédit un embroglio. « Je vois mal, par rapport à quelle démarche et par rapport à quelle procédure ils vont pouvoir retenir des critères pour décider parmi les spoliés qui va rejoindre le groupe des partants», justifie le spécialiste.
Interrogé par L’Observateur, il poursuit : « Finalement, on va créer une quatrième catégorie c’est à dire des recalés doublement spoliés. Cela va encore nous installer dans une situation inexplicable. »
D’ailleurs, avertit-il, « si on n’y prend garde, même le 2 juin, on ne pourra pas aller à l’élection. »
Dans son argumentaire, Pr Ndiaye invoque l’article 34 de la Constitution pour indiquer que « seuls les cas de décès, d’empêchement définitif, ou de retrait d’un candidat entre l’arrêt de la publication de la liste des candidats et le premier tour » peuvent justifier une telle procédure.
Mais, tranche-t-il, « nous ne sommes pas dans ces cas de figure. Juridiquement, il n’y a aucune possibilité… Il n’y a aucune chance que le Conseil reprenne ces dossiers. »