« Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme » est le thème de la journée internationale des droits de la femme cette année. À l’occasion de la journée du 8 mars, Seneweb met à la Une 8 femmes. La rédaction a déniché des profils, tout autant engagés que passionnés dans leurs domaines. Entre engagement citoyen, communautaire ou politique, ces femmes ont un dénominateur commun : la détermination.
Sylvestine Mendy : « Au début, on nous taxait de garçon manqué »
Khady Ndiaye Mendy, plus connue sous le nom de Sylvestine Mendy est coordonnatrice du mouvement « Africa First ». Un mouvement qui lutte pour la liberté des peuples africains, la souveraineté et l’unité du continent. La mort de l’américain Georges Floyd en 2020 a été le déclic de l’engagement contre l’injustice de la native de Fatick. « Face à l’injustice, je me sens obligée de réagir et de dire non », dit l’étudiante en Master 2 d’Histoire à la faculté des lettres et sciences humaines de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. L’activiste panafricaniste est aussi au-devant de la scène dans la lutte pour la libération des détenus dits politiques au Sénégal depuis 2021.
Ayant comme référence les figures historiques féminines du Sénégal, Sylvestine a su imposer sa détermination et son engagement à son entourage qui, au début, la percevait comme « une femme révoltée » ou encore « un garçon manqué ». Selon l’activiste, il y a encore du « chemin à faire en ce qui concerne l’activisme des femmes ».
Sophie Gueye : L’Espoir des nécessiteux
Safiètou Gueye, présidente fondatrice de l’association « Les racines de l’espoir » œuvre dans le social. Constatant un « déséquilibre » dans la société sénégalaise, Sophie Gueye s’est engagée à être « avec les membres de l’association, cette épaule sur laquelle toutes ces personnes dans le besoin peuvent reposer ».
Généreuse, la petite enfance est une préoccupation particulière chez la titulaire d’un master en sciences gestions, marketing et communication. Une problématique qui, selon elle, est « un réel problème au Sénégal. Chaque année le nombre d’enfants dans la rue augmente au lieu de diminuer.[…] Nous essayons de trouver des solutions sans attendre l’État », indique la récente ambassadrice de la 3ème édition de l’African Woman’s Awards.
Son travail acharné de plus de dix ans l’a amenée à mettre en place, en 2021 un centre nommé « Maison de l’espoir ». Une maison qui accueille et oriente des parents et enfants qui sont dans le besoin. Présente dans différents pays comme le Burkina Faso, Mauritanie, Côte d’Ivoire, l’association ‘’Les racine de l’espoir’’ « cible les besoins réels » et entend travailler sur les constructions de cases de santé et l’accès à l’eau dans le milieu rural.
Humaniste, Sophie Gueye se définit comme étant apolitique, mais exprime à sa façon ses convictions et son engagement citoyen à travers les différentes plateformes digitales.
Ngoné Sarr : l’engagement communautaire
En tant que ‘’Bajeenu Goox’’, Ngoné Sarr a toujours été intéressée par le mouvement associatif. De la Croix rouge jeunesse à la présidence du conseil consultatif des femmes de Ouakam, l’activiste communautaire s’est impliquée dans la santé communautaire en 2008. Ngoné Sarr fait partie des 4 femmes qui avaient été choisies à Ouakam en tant que conseillère en planification familiale. La ‘’Bajeenu Goox’’ travaille entre autres dans la prise en charge VIH des femmes enceintes dans les communes de Ngor, Ouakam et Yoff, dans la sensibilisation de lutte contre la tuberculose, et des violences basées sur le genre.
Mère de famille composée à majorité de filles, Ngoné Sarr est aussi sensible pour toutes les causes liées à la gente féminine. « Des fois les femmes ne comprennent pas le sens du 8 mars. Il ne s’agit pas d’une fête mais d’une date pour rappeler les droits de la femme auxquels elles n’ont pas accès. Les femmes doivent affirmer leur leadership et lutter pour obtenir l’équité dans la société », martèle l’activiste. Féministe, Mme Sarr œuvre pour l’autonomisation de la femme.
Aïda Diop Ndiaye : La voix des femmes du secteur extractif
L’ingénieur géologue évolue dans le secteur des mines. Après plusieurs formations, dont la gouvernance des industries extractives suivie à l’université d’Oxford en Angleterre, Aïda Diop Ndiaye a intégré une entreprise minière de la place en occupant les postes de façon graduelle. D’assistante géologue à cheffe de service qualité sécurité et environnement, la responsable de l’Institut de gouvernance des ressources naturelles au Sénégal, ‘’Natural resource governance institute’’, une organisation non gouvernementale américaine, a fini de constater la sous-représentation des femmes dans le secteur des mines au Sénégal. Ainsi, étant présidente de Women In Mining (WIM) depuis 2019, Aïda Diop Ndiaye promeut à travers ce réseau les droits socio-économiques des femmes du secteur extractif notamment l’éducation, l’inclusion et l’innovation.
Un engagement hérité de sa défunte maman depuis l’enfance. « Depuis mon enfance, j’ai toujours accompagné ma défunte maman qui était engagée pour la cause des femmes. Ce qui a fait que j’ai eu à porter les pancartes des droits de la femme a l’âge de 7 ans », fait savoir la spécialiste en gestion de projet, avant d’ajouter qu’elle « s’engage sur tout ce qui a trait avec la justice sociale de manière générale et surtout la promotion de l’autonomisation des femmes et leur leadership. Je crois fermement que l’inclusion des femmes dans le secteur est essentielle pour garantir un développement durable, équitable et surtout inclusif ».
Nafi Gueye : L’ambassadrice des « enfants fantômes »
Sacrée pour son influence administrative lors de la 3ème édition de l’African Women’s Awards, Nafi gueye est fondatrice et présidente de l’association « JExiste ». Une association dédiée à la cause de l’obtention des actes d’état civil au Sénégal.
C’est en 2018 que la consultante en entrepreneuriat et en autonomisation des jeunes et des femmes s’est engagée dans ce combat. C’est après avoir constaté la pluralité des enfants nés sans papier au Sénégal, non déclarés à la mairie. L’originaire de la région de Tambacounda a parcouru les régions de Thiès, Louga, Diourbel, Kolda, Saint Louis, Kaffrine, Matam, Kaolack pour s’enquérir de la situation des enfants non déclarés.Déterminée, Nafi Gueye continue de sensibiliser entre autres sur les procédures d’état civil. Son association accompagne l’existence juridique des personnes physiques et morales et promeut l’emploi civique et local.Yolande Camara : en mission pour éradiquer les disparités sociales
Yolande Camara, coordinatrice du mouvement Sénégal Notre Priorité (SNP) et membre de la société civile est engagée à des initiatives locales axées sur l’éducation, la santé et les droits fondamentaux. En constatant « les disparités notables dans l’accès à l’éducation, aux soins de santé et aux opportunités économiques », l’ancienne coordonnatrice du collectif pour la défense des consommateurs au Sénégal (CDCS) a mené plusieurs combats dont la lutte pour la libération des détenus dits politiques, celle contre la spoliation foncière à Ndingler et le dépôt de lettres de protestation contre les violences raciales en Tunisie, entre autres. L’activiste et membre signataire du comité exécutif de F24 (Forces vives de la nation), très actives sur les réseaux sociaux, articule son engagement autour d’une détermination « à œuvrer pour la transformation positive de la société sénégalaise, en mettant en avant plusieurs causes fondamentales comme la promotion de la justice sociale, l’établissement d’un équilibre dans l’accès aux opportunités, et la réduction des inégalités économiques et sociales ».
Ghaëls Babacar Mbaye : Au service des combtas de la société civile
Ghaëls Babacar Mbaye est connue pour son engagement citoyen. Très active dans la plateforme AAR SUNU ELECTION, la juriste spécialisée en droit humanitaire est fondatrice ou cofondatrice de plusieurs organisations de la société civile sénégalaise dont le collectif “Patients en Danger”, “Sunu Milyaar Du Rees” ou encore ‘’le Réseau des volontaires communautaires”, entre autres. La lauréate du prix engagement citoyen de l’African Women’s Awards 2024 a reçu pas mal de distinctions pour son engagement au Sénégal et dans la sous-région.
Ses combats menés sur les différentes plateformes digitales font d’elle une ambassadrice d’organisations nationales et internationales qui traitent des questions de développement social, de droits de l’homme. La jeune femme de 24 ans est particulièrement une militante de la protection des droits des femmes et des filles ainsi que la lutte contre les violences basées sur le genre.
Sokhna BA : La benjamine de la 14ème législature
La responsable des jeunes du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR) est la benjamine de la 14ème législature. Sokhna Ba, militante de la représentativité des jeunes dans les instances électives, a entamé sa carrière politique en 2017. À 32 ans, la native de Kaolack se fait distinguer par ses prises de parole lors des débats à l’hémicycle. Diplômée de Master en théories et pratiques des relations internationales, la jeune militante est aussi formée en leadership jeune et leadership politique. C’était pour se préparer aux postes de responsabilités qu’elle allait occuper.
Issue d’une famille apolitique, Mme Ba a gravi les échelons au sein du mouvement des Moustarchidine et occupe le poste de présidente de la jeunesse féminine du Pur.