La facturation d’eau effectuée par la Sen’Eau est une vraie nébuleuse comme l’atteste le rapport d’audit sur le contrat d’affermage liant l’Etat du Sénégal à la filiale de la multinationale Suez.
Interpellé sur la cherté des factures d’eau par les députés le mercredi 8 décembre 2021, lors du vote du budget pour l’exercice 2022 de son ministère, l’ex ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, avait annoncé que la Société nationale des Eaux du Sénégal (Sones) a recruté un cabinet d’audit pour apporter la lumière sur la cherté des factures dénoncées par les usagers.
Libération révèle qu’une mission d’audit a examiné le contrat d’affermage liant l’État du Sénégal à la Sen’Eau. Le document fait état « d’une vraie nébuleuse ». En effet, les auditeurs ont fait plusieurs constats à savoir, le non-respect du nombre de jours de facturation réglementaire qui dépasse les 60 jours pour [56%] des clients privés.
Autres anomalies : « La compromission des index relevés à partir des smartphones lors du déversement de ces données sur l’application Aar-Sen’Eau. » Les auditeurs ont aussi pointé « l’inexistence de contrôles bloquants empêchant plus de deux factures successives par estimation durant l’année pour un même client » ainsi que « des délais de réclamations relativement longs dépassant parfois 3 mois ».
Ce n’est pas tout. « Des défaillances » sur « des types de compteurs comme Baylan, Zenner et Itron » ont été notés.. Plus grave, le commissaire aux comptes de Sen’Eau a émis des réserves sur la facturation.
« En raison des faiblesses relevées sur les contrôles généraux informatiques relatifs au système de gestion de la clientèle et de l’impossibilité d’obtenir des réponses à notre demande de confirmation portant sur les volumes, nous n’avons été en mesure de déterminer si des ajustements du chiffre d’affaires comptabilisé auraient été nécessaires », souligne l’audit.