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SOCIETE Sédhiou : La saliculture, une industrialisation encore archaïque

Sédhiou : La saliculture, une industrialisation encore archaïque


L’exploitation du sel est une ancienne activité économique dans la région de Sédhiou. Les exploitations sont plus perceptibles dans les départements de Sédhiou et de Goudomp, riverains du fleuve Casamance. 
Ainsi, les localités de Bambaly et de  Diendé, dans le département de Sédhiou, de Djibanar et de Sandiniéri,  dans le Goudomp sont de véritables productrices artisanales.
Les marais salants de ces différentes localités offrent au passant l’image d’une industrie à l’air libre qui concentre l’essentiel des activités économiques. Ce sont des femmes, par groupes de familles ou d’affinités qui s’activent tous les jours dans la production de sel sous un soleil de plomb. Le pagne bien ceint autour des reins, la tête protégée par un foulard, elles s’évertuent à extraire l’or blanc, sans le moindre équipement de protection.
Pour tout matériel, elles n’ont que des ustensiles de cuisine : bols, bassines, marmites, écumoires et des filtres artisanaux. Tout autour d’elles, on peut constater, pêle-mêle,  des sacs, des sachets en plastique, des calebasses et autres matériaux qui interviennent dans l’extraction, l’emballage et la pesée.
Le témoignage des salicultrices
Sira Dramé, une salicultrice de Diendé, explique que malgré les difficultés rencontrées dans le secteur, les femmes réussissent à s’en sortir avec parfois de très bonnes recettes journalières. Elles créent même des emplois permanents avec le système de revente dans les centres urbains.
À Bambaly, Dieynaba Mané déplore leurs conditions de travail. “Nous sommes laissées à nous-mêmes. Aucune ONG, aucun partenaire ne s’intéresse pratiquement pas à notre métier. Nous ne bénéficions pas de renforcement de capacités ni d’appui financier, encore moins de dotation en matériel pour alléger notre travail“. Et de lancer un appel vibrant  en direction des autorités locales et nationales pour que le secteur de la saliculture soit rentabilisé comme celui de la banane et de l’anacarde.
Pour Awa Camara de Djibanar, des centaines de kilogrammes de sel sont exploitées ici et acheminées vers les marchés des communes de Goudomp, Tanaff et Sédhiou. Mais le manque de moyens logistiques empêche le transport du produit vers les grands marchés du pays, se désole-t-elle. À cela, dit-elle, s’ajoute le manque de matériel de protection, obligeant toutes les salicultrices à travailler avec les mains. Ce qui les expose aux problèmes de santé.
 Les doléances des acteurs de la filière
Les salicultrices  invitent le gouvernement et les autorités locales à soutenir l’entrepreneuriat local, notamment dans la filière sel. Elles demandent aux élus locaux d’investir dans la filière,  afin d’offrir des alternatives à la main-d’œuvre locale, Mieux, les femmes veulent que les pouvoirs publics trouvent des moyens conséquents pour prolonger la saison d’exploitation  qui ne dure que quatre mois dans l’année. 

En réponse à leurs doléances, le maire de Diéndé, Doura Cissé, admet, dans un entretien accordé à l’Agence de presse sénégalaise (APS) que “le sel est une richesse incroyable, d’une importance inestimable dans la création d’emplois. La plupart des femmes qui s’y activent ont pu construire des bâtiments et  arrivent à payer la scolarité de leurs enfants”. 

Seulement,  l’édile ne semble pas disposer d’une recette miracle, du moins pour l’instant. Toutefois, il a reconnu que le sel est une ressource inexploitée, faute de moyens. D’où l’importance, selon lui, d’attirer l’attention des ministères de tutelle sur cette filière, afin qu’ils aident les collectivités territoriales à encadrer ces acteurs. Ce qui pourrait booster ce secteur à fort potentiel qui pourrait contribuer à l’émergence du Pakao et du pays en général.

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