Tout faire pour éviter des frustrations qui pourraient conduire à un vote-sanction. Macky Sall, leader de la coalition Benno bokk yaakaar, prépare une missive à l’attention de ses partisans, surtout à l’endroit de ceux dont les espoirs risqueraient d’être déçus par la publication de la liste des candidats de la coalition. Pour qu’ils ne se découragent et ne se démobilisent pas, tout au contraire.
Par Mohamed GUEYE – Ousmane Sonko l’a bien dit avant-hier, au cours de sa déclaration à la presse. La plus grosse crainte qui hante le sommeil des leaders de grandes coalitions politiques à l’heure actuelle, tient aux contestations et à la zizanie qui risquent de naître à la suite de la publication des listes des candidats aux Législatives. Le leader de Pastef n’avait pas tort de dire que ce vent de contestation que connaît leur coalition Yewwi askan wi (Yaw) pourrait souffler dans n’importe quelle autre «grande coalition» en lice, ajoutant : «Ce n’est pas pour rien que tous cachent leurs listes. Attendez juste de voir ce qui va se passer quand on saura qui est sur les listes et qui ne l’est pas.» Sa sortie d’avant-hier visait entre autres, à calmer les esprits qui commençaient à s’échauffer dans la coalition, et apaiser la fronde qui perçait. Les jours à venir diront s’il y est totalement parvenu.
Du côté de la coalition au pouvoir, Macky Sall également veut éviter que des murmures de protestation ne s’élèvent de ses rangs, et il est en train de préparer des mesures. L’échec des élections communales et territoriales lui a ouvert les yeux sur les conséquences de la désunion. Le leader de Benno bokk yaakaar (Bby) est donc en train de rédiger une lettre circulaire qui sera adressée aux militants et sympathisants de sa coalition. La missive devrait être expédiée une fois rendue publique la liste des candidats aux Législatives pour le compte de la coalition.
Le Président Sall veut appeler à la sérénité dans son camp, tout en faisant comprendre qu’il mesure les frustrations de ceux qui n’ont pas été retenus ni vu des noms de leurs proches sur les listes. Macky va expliquer que tout choix procède d’un renoncement, mais le nombre de places étant limité, il fallait se faire violence. Dans cet ordre d’idées, le but était de mettre en place un cadre de concertation le plus large possible. Le président de l’Apr rappellera qu’il a même en certains endroits, dû tordre le bras à des membres de son parti, pour leur demander de laisser certaines circonscriptions à des alliés, pour créer un cadre le plus inclusif et rassembleur.
D’autre part, quand il soulignera à ses partisans que la fonction élective n’est pas une fin en soi, ce sera pour laisser comprendre que si l’on n’était pas député, on pouvait être appelé à servir sur une autre «station», comme dirait un des alliés. L’essentiel étant de ne pas perdre la majorité, pour être en mesure de satisfaire une très large clientèle politique. D’où l’intérêt pour chacun des membres de la coalition de jouer sa partition dans la solidarité et le rassemblement. Il ne sera pas question de vote-sanction dans aucune circonscription. Tous les militants et électeurs devront comprendre que la victoire de l’un de leurs candidats conduira au triomphe de l’ensemble de la coalition. Ce qui, dans l’entendement du leader de la coalition Bby, est important pour la paix et la stabilité du pays, en lui évitant l’aventure et les incertitudes d’une éventuelle cohabitation.