ntre Amadou Bâ et Macky Sall, c’est le « clash », barre à sa UNE le journal Point Actu. L’histoire d’un désamour
Entre le chef de l’Etat Macky Sall et son candidat Amadou Bâ, le malaise s’installe. Les deux personnalités semble s’éviter et les propos qu’ils tiennent trahissent un choc qui ne dit pas son nom. Les actes posés par le chef de l’Etat vis-à-vis de son Premier ministre et candidat à la présidentielle ne rassurent guère. La preuve par mille.
Ce dimanche, jour d’inauguration du BRT, Macky Sall a fait le trajet de nouveau moyen de transport, aux côtés de son épouse, sans le candidat Amadou Bâ. Pourtant, il y avait le président de l’assemblée nationale, Amadou Mame Diop, Aminata Mbengue Ndiaye, présidente du HCCT et quasiment tous les ministres. Sur tout le long du voyage inaugural, des foules de jeunes et de curieux massés contre des barrières scandaient joyeusement le nom du président. Une atmosphère de campagne qui aurait bien fait l’affaire du PM dans le sud du pays. Les deux hommes qui auraient dû s’afficher en permanence pour donner corps à la « continuité » dont se réclame Amadou Bâ semblent plutôt s’évite.
Macky Sall rentre de Nouakchott le Pm absent de l’accueil à son retour
En témoigne cette visite, jeudi dernier, du président Macky Sall en Mauritanie. Dans la capitale mauritanienne, il n’a pas été question que du démarrage imminent de GTA, le plus grand projet d’extraction offshore de gaz de la région ouest africaine ou de signature récente du nouveau protocole d’accord de pêche entre les deux pays qui prévoit l’accès de pêcheurs sénégalais dans les eaux mauritaniennes. Ou encore les enjeux sécuritaires dans la région. Le chef de l’Etat a également rencontré la communauté venue en nombre l’accueillir dans l’ancien palais des congrès de la capitale mauritanienne. Cette étape de la visite officielle, à moins de deux mois de la présidentielle, aurait pu être une belle entrée en matière du candidat Amadou Bâ dans son offensive en direction de la diaspora. A l’aller comme au retour, le Premier ministre a brillé par son absence. Le ministre de l’Intérieur et celui des Forces armées étaient, au retour, sur le tarmac.
A la Ziarra omarienne, le président de la République et le PM-candidat ne font pas le chemin ensemble
A la « ziarra » omarienne de Louga, Macky Sall et Amadou Bâ n’ont pas fait le voyage en ensemble comme à Touba et à Tivaouane. Sur place, le président de la République a plutôt sollicité des prières pour le Sénégal. Le ministre-maire de Louga, Moustapha Diop qui a mobilisé un monde fou pour le Macky Sall, était porté disparu à l’arrivée d’Amadou Bâ. Dans les capitales de la mouridiya et de la tidiania, le président Macky Sall s’est longuement attardé sur son candidat au point d’arracher au Khalife général des Tidianes un « « Amadou Bâ futur président … ». Cette phrase prononcée par le Khalife Général des tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, a eu l’air d’une prédiction pour le candidat choisi par Macky.
« Mame Mbaye Niang, Moustapha Diop et Souleymane Jules Diop affichent quasiment leur hostilité au Premier ministre, Macky Sall ne dit rien »
Nombre d’observateurs continuent, également, de se demander pourquoi la sortie du ministre Mame Mbaye Niang est resté impuni. Invité par la TFM, télévision privée, le ministre du Tourisme lâche, devant un plateau médusé : « Je ne soutiens pas Amadou Bâ ». Un peu avant lui, à l’émission « Le Grand Jury » sur RFM, Souleymane Jules Diop, ambassadeur représentant du Sénégal à l’UNESCO, répondant à la question de de savoir si Amadou Bâ ne serait pas perçu comme un candidat trop timide, lâche : « j’irai même plus loin, je le trouve amorphe, je trouve qu’il ne montre pas assez aux Sénégalais, à sa majorité, qu’il a les épaules, qu’il a l’étoffe. Il doit se bouger, il doit aller vers les gens, il doit parler aux gens, il doit rassurer la majorité ». Et se faisant l’écho de l’opinion présidentielle, il enfonce le clou : « Il commence à susciter de l’inquiétude dans nos rangs et c’est profond ce que je vous dis là. Moi, je suis 100% Amadou et depuis longtemps. C’est un homme pétri de qualités humaines mais il ne fait pas assez et si ça continue comme ça, l’opposition bien organisée peut nous battre à la prochaine présidentielle ». Autant de sorties inamicales à l’endroit d’Amadou Bâ jamais sanctionnées par le chef de l’Etat.
« Je ne ferai pas de copier-coller », se démarque pour la première fois le candidat de Bennoo »
Et comme si le PM-candidat rendait les coups, lui aussi a balancé une phrase qui a secoué les chaumières. « Je ne serais pas un président qui fait du copier-coller », a-t-il prévenu. Un propos qui laisse croire que le candidat Amadou Bâ s’est démarqué de la continuité, perçu comme le socle de son discours de campagne. Ensuite, venu présider la cérémonie de clôture de la 50e édition des assises de l’Union de la presse francophone (UPF), Amadou Bâ s’est nettement démarqué des propos va-t-en guerre contre la presse nationale de Macky Sall et de Madiambal lors de la cérémonie d’ouverture. Il a même appelé à un « code de la presse consensuel ».
A l’évidence, les ingrédients d’une relation heurtée entre Macky Sall et son candidat se multiplient. Et tout cela fait craindre le pire à moins de deux mois du scrutin.