Une affaire de détournement de mineure s’est invitée à la chambre criminelle, ce 06 août. Le dossier implique le commerçant et vendeur de charbon A. Bah, originaire de Guinée Conakry.
Si la chambre suit la réquisition du représentant du ministère public, le prévenu passera les 5 prochaines années dans les liens de la détention.
Les faits remontent au courant de l’année 2021. En effet, l’accusé A. Bah est poursuivi pour détournement de mineure et pédophilie sur la fillette M. R. Ndoye âgée de 10 ans lors des faits qui se sont déroulés à 17 heures. Il ressort de l’enquête que le commerçant A. Bah a fait signe de la main à la fille avant que celle-ci ne le retrouve dans son local de commerce. C’est dans ces entrefaites que l’accusé l’a interné à l’intérieur où il a aménagé un lit avant de fermer le local pour un moment d’intimité avec la fillette.
Entendu, le mis en cause a contesté les accusations.
« Je ne l’ai jamais internée dans le local. J’ai trouvé la fille assise dans le local et je lui ai demandé ce qu’elle faisait avant de lui demander de partir », a déclaré A. Bah âgé de la quarantaine. Interpellé sur le lit aménagé dans son local de commerce, il dira s’en servir pour se reposer.
« C’est un endroit que j’ai aménagé pour mon repos quand je suis en pause », a-t-il dit.
Il ressort des débats d’audience que le mis en cause avait à la main une cravache dont il se servait. Interpellé sur les raisons d’avoir pris cet instrument, il a répondu que l’objet lui a servi à chasser la fillette.
D’après la fillette qui a été représenté par son tuteur, le sieur A. Bah a procédé à des attouchements sur sa personne. À en croire la victime, l’accusé s’est retrouvé torse nu avant de se mettre à toucher ses parties intimes. À l’enquête préliminaire, des témoins à charge ont confié avoir trouvé A. Bah torse nu.
Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a relevé la matérialité des faits. Pour le maitre des poursuites, le détournement de mineure ne peut être contesté du fait que le mis en cause a interné dans le local de son commerce la fillette, avant de procéder à la fermeture des lieux. Le procureur a requis 5 ans de réclusion criminelle pour détournement de mineure et pédophilie.
Pour la défense, le doute plane dans cette affaire. Les conseils ont cherché à démonter les accusations.
« Au début, la partie civile a parlé de viol ce qu’elle n’a pas prouvé, elle s’est accrochée au détournement de mineure et la pédophilie », a indiqué un avocat. À l’en croire, des témoins à décharge ont aussi témoigné avoir retrouvé A. Bah habillé contrairement à ce qu’a dit la partie civile. Par ailleurs, la défense s’interroge sur le fait que son client puisse détourner une fillette, l’interner dans son local où il vend du charbon, prendre une cravache et se mettre à la caresser. « C’est insensé. Voilà une personne qui a passé ses dernières années en prison et il mérite que justice lui soit rendue », a ajouté un conseil du mis en cause qui a plaidé l’acquittement de A. Bah.
L’affaire sera statuée le 27 novembre 2024. Les avocats de la défense ont introduit une demande de liberté provisoire en faveur de l’accusé, mais la requête a été rejetée par la juridiction après que le parquet s’y est opposé.