Plus d’une semaine après le drame, des familles des victimes du dernier chavirement d’une pirogue transportant plus de 300 migrants au large de Saint-Louis, n’ont toujours pas pu entamer leur deuil.
D’après les informations de L’Observateur, elles continuent de converger à l’hôpital régional régional de Saint-Louis pour récupérer les dépouilles, faisant face au douloureux exercice d’identification du corps de leur proche.
Isseu Diop, trouvée assise à même sol, à quelques mètres de la morgue, se confie au journal : « Lorsqu’on a été informé du chavirement de la pirogue, nous avons aussitôt entamé les recherches. C’est ainsi que nous avons appris qu’il y a des corps sans vie à la morgue de l’hôpital de Saint-Louis. Nous avons alors fait le déplacement pour vérifier si la dépouille de notre frère y est. »
Le corps de celui-ci identifié, dit-elle, « on s’active aux formalités de restitution de la dépouille. »
Après avoir rempli toutes ces formalités, un septuagénaire, qui a récupéré le corps de son neveu, est confronté à « un grand dilemme » : celui du « convoyage onéreux des dépouilles identifiées ».
Il explique : « Il s’agit de trouver une caisse garantissant une conservation correcte de la dépouille jusqu’à Touba, sans que la glace ne fonde. » Dans la foulée, informe-t-il : « un individu venu lui prêter main forte lui a conseillé de se rendre à la Mosquée ‘’Al Ikhssane’’ d’El Hadji Madior Cissé. »
Selon son interlocuteur, il pourra trouver dans ce lieu de culte, « des caisses dédiées à ce type de transport de dépouilles. »
Un autre parent éploré a fini de craquer. Il s’agit du frère de Pape Abdou Diané, décédé au cours du naufrage, narre le quotidien d’informations. « Pape Abdou représentait tout pour moi. Il était un petit frère exemplaire. Il a toujours voulu vivre à la sueur de son front. Il était à sa quatrième tentative. A chaque fois, il m’informait. Mais cette fois, il ne m’a pas avisé », lâche-t-il, en sanglots.
Il précise toutefois que le Premier ministre Amadou Ba, à leur chevet avant d’être remplacé par Sidiki Kaba mercredi, leur « a offert une enveloppe financière pour assurer les frais de transports ».
Au cours de l’exercice d’identification, le responsable de la morgue, Mourtalla Mbaye, révèle, selon L’Obs, que « des parents de défunts ont eu à confondre les corps sans vie de leur proche avec d’autres dépouilles. C’est le Commandant des sapeurs pompiers qui m’a informé de cette situation. Mais, tout est rentré dans l’ordre ».