La recrudescence des violences faites aux femmes, les viols suivis de meurtre suscitent inquiétude et indignation, comme l’ont dénoncé les femmes de la Société civile qui se sont émues de la récurrence des cas de féminicides tout en dénonçant le silence assourdissant de l’Etat.
«Il est malheureux de constater qu’au Sénégal, qu’entre janvier 2019 et mars 2020, pas moins de 21 meurtres de femmes ont été enregistrés. Au premier trimestre de l’année en cours, 5 femmes ont été tuées. Entre janvier et novembre 2019, on a répertorié, quand même, 14 cas de meurtres de femmes par le Comité de lutte contre les violences faites aux femmes (Clvf). Si nous nous référons aux statistiques les plus récentes, le taux de prévalence des violences faites aux femmes et filles avoisine 60% et varient d’une région à une autre», a déploré Maïmouna Astou Yade, porte parole du jour.
« la région de Diourbel vient en tête avec 80% de femmes victimes de violence, Dakar enregistre 55% et Saint Louis 45%», a précisé la dame, non sans souligner: «<le rapport sur la mise en œuvre par le Séné gal de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de violences à l’égard des femmes nous indique que 60% des cas sont décrits comme étant des agressions sexuelles et surtout des viols. Toutefois, 68% des victimes au Sénégal ne font pas recours à la justice, ne dénoncent pas les actes», lit-on dans les colonnes du journal Vox Populi.
Témoins des drames dont sont victimes leurs sœurs, les féministes «regrettent le silence de nos autorités face à une telle situation tragique pour les femmes de notre pays». Mais également celle du ministre de la Femme, de la Famille et de la Protection des enfants qui, dit-elle, «est restée aphone malgré ces féminicides». La presse, elle n’a pas été épargnée dans cette affaire. «Il est honteux, aujourd’hui, de remarquer, encore une fois, la manière dont les médias traitent les informations sur les féminicides et les violences faites aux femmes, en général. On peut lire comme titres ‘crime passionnel’, ou ‘récits effroyables de violences sexuelles’. Ces types de traitements dé-responsabilisent les agresseurs sexuels et nous font oublier que ce sont des questions de société qui ont une importance», signale la dite porte-parole.
Selon elle, «dans une perspective d’émergence du développement économique et social, nous pouvons et devons faire de la société sénégalaise un socle de sécurité, de droit aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Cela renforcera la volonté de l’Etat du Sénégal à se conformer à ses engagements universels et confirmera son intention ferme d’atteindre les objectifs», a dit Madame Yade.