Dakar abrite un forum international sur « le financement des projets ferroviaires en Afrique : le futur du rail ». Cette importante rencontre qui s’est ouverte ce jeudi 19 octobre 2023, au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio, à Dakar, est co-organisée par la société nationale des Chemins de Fer du Sénégal (CFS) et l’Union internationale des chemins de fer (UIC). Elle se tient pour la première fois au niveau mondial, pour réfléchir sur la problématique du financement des chemins de fer, avec un accent sur l’Afrique. En effet, ce forum, qui a enregistré la participation de plus de 42 pays à travers le monde, permettra ainsi de fixer les axes et orientations du financement des infrastructures ferroviaires, dans le contexte de la renaissance du rail partout en Afrique.
Sous ce rapport, les initiateurs, au cours de ce premier jour, ont tenu un grand panel sur « la renaissance du ferroviaire au Sénégal et en Afrique ». Un thème introduit et modéré par M. François Davenne, Directeur général de l’Union internationale des chemins de fer (UIC). Il a été développé par le Directeur général des Chemins de Fer du Sénégal (CFS), M. Malick Ndoye, qui a exposé sur « les Premiers enseignements en matière de financement, tirés des projets du Sénégal », avec l’intervention d’experts africains, à savoir : M. Mohamed Rabie Khlie, Directeur général de l’ONCF qui a présenté sur les projets du Maroc, entre autres.
« L’Afrique a un très fort besoin de rattrapage d’investissement en infrastructures ferroviaires »
Pour le Directeur général de l’Union internationale des chemins de fer (UIC), l’Afrique a « un très fort besoin » de rattrapage d’investissement en infrastructures ferroviaires. « Le financement est un défi parce qu’on a un très fort besoin de rattrapage en Afrique comme l’a très bien dit le Premier ministre. Donc, le mur d’investissement est effectivement très important », a soutenu François Davenne.
Selon lui, l’investissement dans le Train express régional (TER) à Dakar a permis de décongestionner « un tout petit peu » les autoroutes. Et l’Afrique aura besoin de plus en plus d’infrastructures fortes de ferroviaire et de transport collectif. A l’en croire, le besoin d’investissement en infrastructures ferroviaires en Afrique est estimé à une centaine voire plus de milliard d’euros.
Pour mobiliser les financements pour ce type d’investissement, François Davenne estime que c’est un énorme défi pour l’ensemble du continent noir. D’où la tenue de ce forum afin de déclencher un flux d’investissements. C’est aussi l’occasion, pour lui, de discuter sur la maîtrise d’ouvrage et le transfert de compétence.
« La difficulté est liée à la rentabilité des projets ferroviaires »
Le Directeur général de la société nationale des Chemins de Fer du Sénégal (CFS), pour sa part, a renseigné que les travaux de relance du chemin de fer au Sénégal se déroulent très bien dont la fin est prévue en fin d’année. Selon lui, la reprise des activités ferroviaires entre Dakar et Tambacounda est prévue pour janvier 2024.
De l’avis de Malick Ndoye, la difficulté en matière d’investissement est liée à la rentabilité des projets ferroviaires car, « la performance de projet ferroviaire ne se mesure pas à l’aune de sa rentabilité financière ; elle se mesure à l’aune de sa rentabilité économique et sociale ».