Le commissariat d’arrondissement de Diamaguène Sicap-Mbao a déféré ce lundi le chef religieux S. B. Aïdara, son chambellan M. T. et l’imam A. A. P. au tribunal de grande instance de Pikine-Guédiawaye. Le trio arrêté à Thiès en possession de 3 milliards de francs CFA en billets noirs, est poursuivi pour association de malfaiteurs, contrefaçon de billets de banque, détention d’arme à feu sans autorisation administrative.
L’affaire de la saisie record de 3 milliards de francs CFA en billets noirs à Thiès n’a pas fini de livrer tous ses secrets. Selon des sources de Seneweb, le chef religieux S. B. Aïdara et ses complices sont mouillés par les conclusions de l’enquête menée par les hommes du commissaire Ousmane Diop.
Le trio avait convenu de partager équitablement les trois milliards F CFA en billets noirs après lavage
Interrogé sur procès-verbal, le chambellan a avoué avoir acquis les billets noirs auprès de l’imam domicilié à Cinquante, une localité de Thiès. “A. A. P. m’avait appelé pour me demander de trouver un technicien capable de laver les billets noirs avant de me remettre une quantité de 2,5 kg”, déclare-t-il.
M. T. s’en est ouvert ensuite à son guide religieux avant de lui rassurer que l’argent sera partagé entre eux, à raison d’un milliard par personne, après lavage.
Sur procès-verbal, le chambellan M. T. a tenté de justifier leur acte criminel par les difficultés de la vie quotidienne.
Les aveux du chérif
Mis devant le fait accompli, S. B. Aïdara a reconnu que les billets noirs ont été saisis dans son salon à Thiès par les éléments du commissariat de Diamaguène Sicap-Mbao. Mais il a tenté d’imputer la responsabilité à son chambellan, dans un premier temps, avant de reconnaître son implication.
“Mon disciple m’a expliqué le business. M. T. m’a fait savoir qu’il est à la recherche d’un technicien pour le lavage des billets noirs. Après cette opération, chacun d’entre nous allait recevoir un milliard de F CFA. Trouvant cela intéressant, j’ai aménagé une chambre dans mon domicile pour la réussite de l’opération”, avoue le chef religieux devant les enquêteurs.Ce que l’imam a dit aux enquêteurs
L’enseignant à la retraite, devenu imam de son quartier, a confirmé avoir remis les billets noirs au chambellan. A. A. P. a tenté de faire croire aux enquêteurs qu’il avait acquis sa marchandise illicite auprès de M. T., décédé depuis 2009, d’après lui.