Ndèye Guèye est l’épouse de Ibrahima Diouf. Ils habitent Thiadiaye. Ils ont eu deux enfants dont ils n’ont plus de nouvelles. Ils ont été abandonnés dès leur naissance dans la forêt entre Kaolack et Fatick. À ce jour, personne ne sait s’ils sont vivants ou morts.
Dans tous les cas, révèle Bés Bi, Ibrahima Diouf a décidé de porter plainte contre son épouse et sa belle-mère, Aïssatou Ndoye. Il les désigne comme responsables de la disparition de ses enfants, une fille et un garçon.
Les mises en cause ont été jugées avant-hier, mardi, devant le tribunal de Mbour. Ndèye Guèye a contracté sa première grossesse hors mariage. À la barre, elle a affirmé avoir été violée par celui qui deviendra plus tard son mari. «Il m’avait forcée à coucher avec lui», précise-t-elle face au juge.
Le premier bébé est venu au monde en octobre 2021. Dans la brousse. C’est sa mère qui l’a aidée à accoucher avant de lui demander d’abandonner l’enfant sur place. «Quand, il (le nouveau-né) a pleuré, j’ai même voulu retourner le prendre, mais ma mère m’en a empêchée», affirme-t-elle.
Malgré cet épisode sombre, Ibrahima Diouf et Ndèye Guèye se marieront plus tard. Cette dernière contracte une deuxième grossesse. Aïssatou Ndoye et sa fille remettent le couvert : accouchement puis abandon de l’enfant dans la brousse.
«C’est une histoire pathétique, sadique, inhumaine, s’est indigné le procureur. Même les animaux prennent soin de leur progéniture. C’est un plan funeste d’élimination, de suppression d’enfants de la part de la prévenue Aïssatou Ndoye, qui a laissé les enfants de sa fille au milieu de la nature.»
D’après Bés Bi, qui n’a pas rapporté le mobile des mises en cause, le maître des poursuites a requis trois ans de prison ferme contre Aïssatou Ndoye et deux ans dont six mois ferme contre Ndèye Guèye.
Le verdict sera rendu le 8 novembre prochain.