Le journaliste René Capin Basséne, incarcéré à la Maison d’Arrêt et de Correction (MAC) de Ziguinchor, exprime ses doutes quant à la possibilité que la vérité éclate un jour dans son affaire. Dans une interview accordée à Libération depuis sa cellule, il souligne les accords de paix signés entre l’État et le Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC), notamment avec le chef rebelle de la branche armée de Kassolole, César Atoute Badiate, désigné comme l’auteur du crime qui lui est imputé.
René Capin Basséne pointe du doigt les contradictions dans les démarches judiciaires : un mandat d’arrêt contre César Atoute Badiate a été émis le 30 janvier 2022, suivi d’un autre le 13 juin 2023 par le juge de la Chambre criminelle de Ziguinchor, le condamnant par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité. Cependant, l’État du Sénégal a signé un accord de paix avec ce même individu le 4 août 2022, créant ainsi un paradoxe apparent.
Le journaliste affirme que sa situation est le résultat d’une tentative de le sacrifier en raison de son activisme journalistique jugé gênant. Il réclame justice et clame son innocence, exprimant sa frustration face à l’attente prolongée de son procès en appel depuis le 13 juin 2022. Il questionne également la fiabilité de la justice, soulignant les incohérences et les injustices qu’il perçoit dans son traitement judiciaire.
René Capin Basséne met en garde contre les conséquences de cette situation persistante d’injustice, menaçant de mettre fin à ses jours si aucune réponse satisfaisante n’est apportée à ses interrogations légitimes. Il rappelle que lui et Omar Ampoi Bodian ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité dans le cadre de l’affaire de la tuerie de Boffa-Bayotte le 13 juin 2022, les deux étant présentés comme des membres du MFDC.