A. L. Guèye a été jugé hier devant la chambre criminelle de Dakar après quatre ans de détention provisoire. Accusé d’avoir violé une déficiente mentale de 16 ans, le prévenu a été écroué en 2020 pour viol, pédophilie et usurpation de fonction.
Les Echos rapporte que le faux gendarme, blanchi par le certificat médical, encourt toutefois cinq ans de prison. Une peine requise par le représentant du Parquet.
Les faits remontent au mois de mai 2020, rembobine le journal. D’après l’accusation, la victime présentée comme une déficiente mentale a été conduite dans la nuit de 6 mai 2020, à la plage de la Cité Djily Mbaye par un taximan. Ce dernier lui aurait proposé une partie de jambes en l’air moyennant 1000 F CFA. C’est sur ces entrefaites, poursuit la source, que le prévenu, officiant à l’époque chez l’artiste chanteuse Coumba Gawlo Seck, a débarqué sur les lieux.
Selon la présumée victime, il était en tenue d’agent de sécurité assortie d’un chandail de gendarme : « Il s’est d’abord présenté menottes à la main comme un pandore. Ensuite, il a réclamé au taximan ses pieces mais ce dernier est parvenu à prendre la fuite. Enfin, le faux gendarme a menotté la fille pour abuser d’elle. »
C’est après avoir satisfait sa libido que Guèye s’est décidé à embarquer la jeune fille dans un taxi clando. Soupçonneux, le chauffeur interroge la fille. Qui désigne le prévenu comme son bourreau.
Attrait à la barre hier, ce dernier continue de clamer son innocence. « Je marchais tranquillement aux abord de la plage quand j’ai entendu un bruit bizarre venant d’un taxi. Lorsque je me suis rapproché du véhicule avec ma torche allumée, j’ai vu un couple en plein ébats. J’ai toqué sur le véhicule et un homme est sorti. Quand j’ai voulu l’embarquer, il a crié au voleur. J’ai dû m’enfuir devant une foule armée et surexcitée. »
Il affirme qu’il avait juste l’intention de « sauver » la fille et nie s’être présenté comme un gendarme. Contestant les faits liés à l’usurpation de fonction, le prévenu, repris par le Soleil, a indiqué que les menottes lui servaient « d’outils de travail » tandis que « le chandail, qui lui a été offert par son oncle, un ancien gendarme, lui servait à se protéger du froid. »
Guèye sera fixé sur son sort le 19 mars prochain, date du délibéré. Son avocat a plaidé l’acquittement.