« SI MACKY SALL A CETTE TENTATION DU 3EME MANDAT ET VEUT PASSER PAR L’ÉTAPE DE WADE LES SÉNÉGALAIS VONT REFAIRE LA MÊME CHOSE
L’ancien journaliste Yoro Dia et membre du nouveau gouvernement en tant que ministre, coordonnateur de la communication de la Présidence de la République du Sénégal va-t-il toujours défendre ses principes et maintenir ses déclarations sur le 3eme mandat ?
D’après Yoro Dia, la Constitution est clair et souligne que nul ne peut avoir plus de deux mandats consécutifs. Donc si Macky Sall est un entre humain il ne peut pas avoir plus de deux mandats consécutifs. Pour étayer ses propos, le journaliste renseigne qu’un pays doit avoir une histoire politique. Celle du Sénégal de 2012, a montré que les sénégalais ont de la dignité et le sens de la responsabilité parce que quand Abdoulaye Wade a voulu faire un forcing, la manière dont les sénégalais ont réglé la question est une jurisprudence. « Si Macky Sall a cette tentation et veut passer par cette étape les sénégalais vont refaire la même chose », dit-il.
En effet, l’analyste politique et actuel collaborateur du Président Macky Sall qui a soutenu sa thèse de Doctorat en science politique samedi dernier à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar avait déclaré dans sa chronique intitulée : “Le 3e mandat : un pari pascalien à l’envers” que « le Sénégal a réglé la question du 3ème mandat en congédiant démocratiquement Wade (Me Abdoulaye Wade, ndlr) après son forcing légal, parce que dans notre pays, l’élection est un mécanisme de remise en jeu du pouvoir. On ne peut pas dire la même chose de la Guinée de Alpha Condé qui, contrairement au Sénégal, n’est pas encore détribalisée ou des-ethnicisée.
Alpha Condé a toujours déclaré que modifier la Constitution pour un 3e mandat équivaudrait à trahir ses principes et les combats pour lesquels il s’est battu toute sa vie. On ne peut que constater qu’entre les délices du pouvoir et les principes qu’il a toujours défendus, son choix est fait. En voulant faire du forcing, le Pr Condé mène un combat anachronique qui l’enferme dans un pari pascalien à l’envers : à tous les coups il va perdre.
Après avoir perdu, il pourra, en écrivant ses mémoires, lire tranquillement Montesquieu qui, de façon fort sage, nous dit : «Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument.»
Le successeur du ministre Seydou Gueye estime que dans certains pays africains l’élection est un mécanisme de relégitimation du pouvoir en place. Car dans la plupart des pays africains, on croit qu’on n’organise pas des élections pour les perdre, ce qui fait que les élections deviennent une simple formalité.
Il ajoute : « En Afrique ou l’Asie, la souveraineté du Peuple est une fiction juridique derrière laquelle avance masquée la souveraineté d’un homme qui instrumentalise la Constitution selon ses intérêts du moment. Ce simple argument sur la sincérité des élections fit effondrer comme un château de cartes l’édifice théorique de Monsieur le ministre ».